Je sais. Une partie d’entre vous est sûrement en train de se dire : « ça y est. Il va nous rejouer le couplet rabâché 20 000 fois de la précarité du métier d’artiste. » Mais bon, il faut dire que pour qui est dans ce types de prestations depuis 20 ans, les choses se sont tellement resserrées au fil du temps qu’il est difficile de ne pas s’en plaindre. Cela étant dit faisons juste un point sur tout cela de manière objective.
Le statut d’intermittent du spectacle est un régime social qui ouvre différents droits. À vrai dire, c’est un artiste ou un technicien professionnel qu’on engage par des contrats à durée déterminée successifs. Il travaille généralement pour des entreprises spécialisées dans le secteur du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel. Du fait de la particularité de ces métiers, les critères retenues se basent sur le nombres d’heure travaillées. Ces métiers pouvant être assez précaires, pour jouir de l’allocation chômage, il faut donc assurer un certain nombre d’heures dans un temps imparti.
Ce type de salarié touche ses allocations chômage entre les périodes travaillées. Cela afin de l’aider à s’en sortir lorsqu’il se retrouve inactif durant des mois avant son prochain contrat à durée déterminée. Cependant, l’artiste peut profiter des avantages de l’assurance chômage quand il certifie son emploi sous CDD auprès de Pôle Emploi. Une fois que c’est fait, son allocation et son salaire lui seront versés chaque mois, mais sous certaines conditions. Il faut donc jongler avec tout cela. En temps normal, ce n’est pas toujours simple mais avec des milliers de spectacles annulés du fait du Covid, l’année 2020 a été une année noire pour la plupart des intermittents et ce, malgré certaines aides déclenchées par le gouvernement.
Les diverses conditions à remplir
Le premier critère à respecter pour devenir un intermittent du spectacle vivant ou se déclarer en tant que tel est d’être arrivé en fin de contrat. Cette condition permet au technicien de s’inscrire au Pôle Emploi. Ensuite, il faut que l’artiste ait travaillé dans une ou plusieurs entreprises reconnues par Pôle Emploi. Cela devrait être au moins 507 h pendant les 319 derniers jours. Et le point le plus important, c’est que l’intermittent devrait être un demandeur d’emploi auprès de l’ANPE.
Les conditions à l’accès aux indemnités liées à l’intermittence de ces salariés dépendent aussi du métier qu’ils exercent. Le cas d’un technicien du spectacle, par exemple, est légèrement différent de celui d’un musicien ou autres. Enfin, tous les intermittents doivent passer par l’inscription au chômage avant de pouvoir toucher aux cotisations et allocations.
Être un intermittent du spectacle : les difficultés rencontrées dans ce métier
Pour obtenir ce statut, il faut savoir gérer les interventions hors spectacle, ce qui est parfois difficile dans cette activité. Les artistes ou techniciens du spectacle doivent même être prêts à régler seul toute situation d’urgence. Le fait est que si un incident se produit hors de la représentation devant un public, l’intermittent n’a droit à rien. Selon les associations telles que l’ASSEDIC et l’URSSAF, ces heures hors spectacle ne lui permettent pas de bénéficier ni allocation chômage ni autorisation de déduction pour frais professionnels. En plus de cela, la conclusion du contrat de travail doit généralement être faite entre l’artiste et l’établissement de formation. Pourtant, ce n’est pas le cas, puisqu’elle est réalisée entre l’artiste et la compagnie, ce qui est un peu décevant pour les intermittents.
Les intermittents du spectacle : des salariés souvent précaires
Il faut avouer qu’être intermittent du spectacle n’est pas chose facile. Il s’agit d’un métier de passionné et qui fait appel à une bonne dose de fibre artistique et de capacités de résistance à l’adversité et la précarité. Même si par leur adaptabilité et leur flexibilité, les artistes ou techniciens du spectacle contribuent également au développement de la culture de leur pays. Le secteur reste encore peu valorisé et on pourrait même se risquer à dire de moins en moins… On l’a bien vu pendant cette crise du Covid.
Les années passent et rien ne change. Les intermittents, ne sont jamais garantis de pouvoir recevoir leurs indemnités comme prévu. Jour après jour, on survit de son savoir-faire ou de son art en espérant échapper à la précarité. On s’efforce aussi de trouver une stabilité professionnelle et financière pour pouvoir continuer dans ce domaine mais les places sont rares et les salles de spectacles ne sont pas légion à offrir des places à des techniciens permanents.